La parité homme-femme dans le milieu économique est un sujet qui me tient à
cœur et j’ai déjà consacré un article au cas du Maroc (Lire l'article). Le mois de mars avec
toutes ces journées mondiales en relation avec la femme m’a poussé à me
demander si l’inégalité entre les sexes est un phénomène qui est plutôt lié au
pays sous développés ou en voie de développement. La réponse est non. Ce
problème est présent partout dans le monde et n’est pas la spécificité d’une
nation ou d’une région.
Selon la Banque Mondiale, beaucoup de progrès ont été réalisés dans
plusieurs domaines : élimination des disparités entre les sexes dans
l’accès à l’éducation primaire, amélioration sur le plan de la scolarisation au
cycle secondaire et l’achèvement des études, etc. Cependant, il existe encore
des domaines où beaucoup d’efforts doivent être déployés. Il s’agit surtout de
la participation de la femme dans la vie économique de son pays.
Dans le monde entier, les lois et les coutumes discriminatoires ont et
continuent à porter préjudice à la femme et à impacter négativement sa
productivité.
La directrice principale du nouveau pôle
genre et égalité des sexes à la Banque Mondiale propose plusieurs
mesures pour lutter contre l’inégalité homme-femme dans la vie
économique :
Création de plus et d’une meilleure qualité d’emplois et pour les
femmes ;
Garantie des droits de la femme à la propriété ;
Résolution des problèmes de violences contre les femmes ;
Garantie de l’accès au financement ;
Mesure et prise en compte du travail non rémunéré associé à la vie
domestique.
Dans le secteur privé, les RH des grandes sociétés doivent faire en sorte
d’attirer, de recruter, de développer et de retenir les bonnes compétences, des
deux sexes. Un capital humain diversifié est un avantage pour l’entreprise. La
différence dans la manière de raisonner et de traiter les problèmes que peuvent
avoir les collaborateurs masculins et féminins ne peuvent qu’être bénéfiques
pour la société.
Une étude de l’APE réalisée auprès de 18.000 cadre du secteur privé montre
qu’ayant les mêmes compétences, les femmes gagnent toujours beaucoup moins que
leurs collègues masculins. Ces écarts se réduisent chez les nouvelles
générations. Malheureusement, il a été constaté que lorsque la conjoncture
économique est bonne, les femmes voient le gap s’élargir entre leur salaire et
celui de leurs collègues hommes. Ces écarts sont moins importants dans certains
secteurs. Plus le secteur est serré en matière de diplôme et de débouchés,
moins il y a d’écart.
Le gap entre les salaires est parfois lié aux contraintes de la maternité
et au fait que la société assigne aux femmes plus de tâches domestiques et par
conséquents, plus de difficultés pour avancer dans leur carrière. Plus grave
encore, les femmes sont l’objet de stéréotypes sexistes qui affectent les
perceptions qu’un patron peut avoir des candidates qui postulent pour un poste.
Un autre problème qui renforce l’inégalité entre les deux sexes est lié au
manque de confiance qu’ont les femmes en elles-mêmes. Très souvent, elles
n’osent pas postuler pour des postes de responsabilités. L’éducation joue un
rôle important dans ce point. Les femmes ont aussi tendance à chercher la
perfection. Si elles ne correspondent pas à 99% à la description du poste
proposé, elles ne postuleront pas. De plus, elles sont plus inclinées à voir
leurs défauts plutôt que leurs qualités.
Concernant entrepreneuriat au féminin, en Egypte par exemple, seulement 11
des entrepreneurs sont des femmes. Le pays a quand même réalisé un grand
progrès dans ce domaine car il y a une décennie, ce taux était inférieur à 3%.
Pour les postes de PDG, une étude a montré que seulement 9% des PDG dans le
monde entier sont des femmes. Très faible comme taux.
En France, aucune femme ne dirige actuellement une des quarante entreprises
du CAC 40. Pour les PME, seulement 30% des femmes créent ou reprennent des
entreprises.
Aux Etats-Unis, une étude menée par le cabinet EY sur un échantillon de
1500 grandes entreprises américaines, a permis de calculer la
sous-représentation des femmes dans le poste de responsabilité (indicateur de
plafond de verre). Il a été trouvé qu’il y a quatre fois plus d’hommes que de
femmes dans les postes de responsabilité.
Egypte, France, Maroc ou encore Etats-Unis, ne sont que des exemples pour
dire que l’inégalité des sexes n’est pas spécifique à un pays ou à une région
du monde. On a beau être un pays développé, avec une économie fleurissante et
des droits pour ses citoyens, l’égalité entre les deux sexes dans la vie
économique existe belle et bien. L’ampleur mondiale du phénomène doit inciter à
faire plus d’effort pour le résoudre car personne ne peut prétendre être
épargnée.
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