mardi 24 mars 2015

L’inégalité des sexes dans le domaine économique : tout le Monde est concerné.

La parité homme-femme dans le milieu économique est un sujet qui me tient à cœur et j’ai déjà consacré un article au cas du Maroc (Lire l'article). Le mois de mars avec toutes ces journées mondiales en relation avec la femme m’a poussé à me demander si l’inégalité entre les sexes est un phénomène qui est plutôt lié au pays sous développés ou en voie de développement. La réponse est non. Ce problème est présent partout dans le monde et n’est pas la spécificité d’une nation ou d’une région.



Selon la Banque Mondiale, beaucoup de progrès ont été réalisés dans plusieurs domaines : élimination des disparités entre les sexes dans l’accès à l’éducation primaire, amélioration sur le plan de la scolarisation au cycle secondaire et l’achèvement des études, etc. Cependant, il existe encore des domaines où beaucoup d’efforts doivent être déployés. Il s’agit surtout de la participation de la femme dans la vie économique de son pays.
Dans le monde entier, les lois et les coutumes discriminatoires ont et continuent à porter préjudice à la femme et à impacter négativement sa productivité.
La directrice principale du nouveau pôle  genre et égalité des sexes à la Banque Mondiale propose plusieurs mesures pour lutter contre l’inégalité homme-femme dans la vie économique :
Création de plus et d’une meilleure qualité d’emplois et pour les femmes ;
Garantie des droits de la femme à la propriété ;
Résolution des problèmes de violences contre les femmes ;
Garantie de l’accès au financement ;
Mesure et prise en compte du travail non rémunéré associé à la vie domestique.
Dans le secteur privé, les RH des grandes sociétés doivent faire en sorte d’attirer, de recruter, de développer et de retenir les bonnes compétences, des deux sexes. Un capital humain diversifié est un avantage pour l’entreprise. La différence dans la manière de raisonner et de traiter les problèmes que peuvent avoir les collaborateurs masculins et féminins ne peuvent qu’être bénéfiques pour la société.
Une étude de l’APE réalisée auprès de 18.000 cadre du secteur privé montre qu’ayant les mêmes compétences, les femmes gagnent toujours beaucoup moins que leurs collègues masculins. Ces écarts se réduisent chez les nouvelles générations. Malheureusement, il a été constaté que lorsque la conjoncture économique est bonne, les femmes voient le gap s’élargir entre leur salaire et celui de leurs collègues hommes. Ces écarts sont moins importants dans certains secteurs. Plus le secteur est serré en matière de diplôme et de débouchés, moins il y a d’écart.
Le gap entre les salaires est parfois lié aux contraintes de la maternité et au fait que la société assigne aux femmes plus de tâches domestiques et par conséquents, plus de difficultés pour avancer dans leur carrière. Plus grave encore, les femmes sont l’objet de stéréotypes sexistes qui affectent les perceptions qu’un patron peut avoir des candidates qui postulent pour un poste.
Un autre problème qui renforce l’inégalité entre les deux sexes est lié au manque de confiance qu’ont les femmes en elles-mêmes. Très souvent, elles n’osent pas postuler pour des postes de responsabilités. L’éducation joue un rôle important dans ce point. Les femmes ont aussi tendance à chercher la perfection. Si elles ne correspondent pas à 99% à la description du poste proposé, elles ne postuleront pas. De plus, elles sont plus inclinées à voir leurs défauts plutôt que leurs qualités.
Concernant entrepreneuriat au féminin, en Egypte par exemple, seulement 11 des entrepreneurs sont des femmes. Le pays a quand même réalisé un grand progrès dans ce domaine car il y a une décennie, ce taux était inférieur à 3%.
Pour les postes de PDG, une étude a montré que seulement 9% des PDG dans le monde entier sont des femmes. Très faible comme taux.
En France, aucune femme ne dirige actuellement une des quarante entreprises du CAC 40. Pour les PME, seulement 30% des femmes créent ou reprennent des entreprises.
Aux Etats-Unis, une étude menée par le cabinet EY sur un échantillon de 1500 grandes entreprises américaines, a permis de calculer la sous-représentation des femmes dans le poste de responsabilité (indicateur de plafond de verre). Il a été trouvé qu’il y a quatre fois plus d’hommes que de femmes dans les postes de responsabilité.

Egypte, France, Maroc ou encore Etats-Unis, ne sont que des exemples pour dire que l’inégalité des sexes n’est pas spécifique à un pays ou à une région du monde. On a beau être un pays développé, avec une économie fleurissante et des droits pour ses citoyens, l’égalité entre les deux sexes dans la vie économique existe belle et bien. L’ampleur mondiale du phénomène doit inciter à faire plus d’effort pour le résoudre car personne ne peut prétendre être épargnée. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire