samedi 24 janvier 2015

Le roi est mort, vive le roi.

Pour mon deuxième article, le choix du sujet s’est imposé tout seul. Voulant au départ traiter quelque chose de purement économique, je n’ai pas pu résister à la tentation qu’à susciter en moi cette simple phrase « Le roi est mort, vive le roi ».
Cette phrase a été transmise par tous les médias suite au décès du roi d’Arabie Saoudite Feu Abdallah ben Abdel Aziz al –Saoud et la succession de son frère Salman sur le trône saoudien. A force de la voir citée par toutes les chaines nationales et internationales, je me suis mise à réfléchir à toutes les significations et les contradictions contenues dans ces quelques mots.
Puisque mon blog est avant tout un espace où sont présentés des articles en relation avec l’économie et le business, permettait moi de commencer par la retombée économique de cette phrase sur l’économie mondiale et l’économie marocaine en particulier avant de passer à l’aspect humain qui, je dois l’avouer, m’a le plus touché et a fait que mes doigts cours tous seuls sur le clavier afin de partager ma pensée avec vous.
Nous avons sans doute tous entendu que les prix du pétrole ont chuté, au grand soulagement des importateurs de l’or noir dont le Maroc fait partie. Si avec Feu le Roi Abdallah on était presque sûr que cette tendance baissière allait continuer en 2015, on n’est plus sûr de rien avec le nouveau monarque. Va-t-il continuer la politique de son défunt frère ou optera-t-il pour l’augmentation du prix du baril, notamment que les principales recettes budgétaires de l’Arabie Saoudite proviennent de l’exportation du précieux liquide noir. De toute façon, pour nous importateurs de pétrole, on ne peut que croiser les doigts et espérer que le roi Salman sera du même avis que son défunt frère permettant ainsi l’allégement du déficit budgétaire de notre pays et la préservation de notre réserves en devises. La situation de l’économie nationale n’est pas en mesure d’encaisser un nouveau choc alors qu’on était plein  d’espoir pour une année 2015 meilleure sur tous les plans.
Laissons au futur le soin de répondre à ces questions et concentrons-nous sur les autres « choses » que la phrase a suscité en moi.
En effet, ces quelques mots, banals et anodins pour certains, sont pour moi la preuve vivante de la cruauté de la vie. En la voyant apparaitre sur l’écran en grands caractères, je n’ai pas pu m’empêcher de me mettre à la place de la famille du défunt. La mort d’un proche est un événement douloureux. Peu importe que la personne soit vieille, qu’elle soit malade ou agonisante. On n’est jamais prêt à dire adieu à quelqu’un qu’on chérisse. Le sentiment de perte est horrible. On sent un vide immense et on refuse de toute notre âme meurtrie d’admettre qu’on ne pourra plus voir celui ou celle que nous avons perdu, qu’on ne pourra plus lui parlé, partager avec lui nos moments de bonheurs ou pleurer ensemble pour nos malheurs.
Tout être humain ayant perdu quelqu’un de cher, que ne serait-ce que son animal de compagnie, a besoin d’  « un moment seul » où il pourra vivre son chagrin, laisser libre court à ses larmes et pleurer sa perte. Cependant, ce droit simple et élémentaire peut être refusé à certains pour des raisons X ou Y. Le roi est mort, vive le roi est à mon sens l’une de ses raisons, et des plus cruelles. A peine le décès prononcé, on n’a même le pas le temps de digérer la nouvelle, et quelle nouvelle,  qu’il faut commencer à préparer la succession.
Je sais que la mort est la destination finale de tout être vivant. Je sais qu’il faut avancer, je sais qu’il faut aller de l’avant. Cependant je plains toute personne que la cruauté de la vie, le sens du devoir ou la responsabilité politique ont empêché de jouir de l’un des droit les plus élémentaire, celui du chagrin. Que de larmes refoulées, que de pleurs étouffés pour apparaitre en public, affichant un calme qu’on est loin d’éprouver et dire que je suis là, que tout va bien alors qu’au fond de nous rien ne vas plus bien.
Je veux enfin témoigner ma profonde sympathie à toutes ces personnes que la mort leur a volé l’un des leurs et que la vie et ses exigences les empêchent de vivre leur chagrin comme il se doit. Ce n’est peut être qu’une piètre consolation, mais sachez que quelque part sur cette terre, il y a quelqu’un qui pense à vous et  vous transmet sa sympathie.
Le roi est mort, vive le roi.

Que la vie peut devenir cruelle parfois.

7 commentaires:

  1. Merci naela pour cet article. Les dernières lignes m'ont réellement touchées. Il est vrai que le statut social ou politique ou autre ne devrait en aucun cas empêcher quelqu'un de vivre son deuil et les émotions qui l'accompagnent. Malheureusement (ou heureusement, cela dépend des points de vue) pour ce genre de famille, il est question de perpétuité et d'unité, d'où l'importance de prononcer la deuxième partie de la phrase mentionnée. Encore une fois merci pour l'article. Bises ma chère romancière :*

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  2. Merci à toi d'avoir lu mon article. En suivant l'actualité concernant le défunt roi Feu Abdallah, j'ai pas pu m'empêcher de faire ce genre de réflexions et leurs consacrés une partie importante de mon article. J'espère que mes lecteurs me pardonneront des petits écarts de temps à autre de l'objectif principal de mon blog. C'est que parfois, on se trouve devant une situation où on peut pas se retenir de coucher sur le papier nos réflexions à son sujet. Merci encore une fois pour ton commentaire et je te dis rendez-vous dans mon prochain article

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  3. Coucou Naela, très bon article :) J’apprécie la sensitivité avec laquelle tu as traité ce sujet. Mais même si cette phrase demeure cruelle elle garde en elle une force infinie à souder non pas une personne ou une famille mais tout un Peuple. Elle donne un nouvel élan et espoir à l’économie et un booste au nouveau Leader. Désormais avec tout le développement et croissance que connait le monde, la nature fait ses tours et nous laisse attaché à des lois qu’on ne pût surpasser : le mort saisi le vif ! C’est juste la façon brusque et inattendue à affronter une telle réalité qui choque des fois… Vivement le prochain article ;)

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  4. Merci beaucoup Lamya. tes paroles m'ont fait énormément plaisir. Justement c'est cette vitesse vertigineuse à laquelle va le monde qui m'a poussé à écrire l'article. Je suis tout à fait d'accord que le mort saisit le vif mais je dis au moins on laisse la famille faire son deuil. Y a pas plus fort et plus douloureux que la perte de quelqu'un et je crois que rien au monde ne peut empêcher ses proches de le pleurer, au moins pour garder un certain équilibre psychique. Quand on refoule ce qu'on ressent, on risque de craquer un jour et de ne plus être la personne qu'on était. il faut juste ne pas rester prisonnier du passé et du chagrin et aller de l'avant.

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  5. Tu l’as bien nommé le salon des informations, alors je vois que cet événement est bien une information qui mérite d’être sujet d’un article.

    Je commencerai par la deuxième partie, c’est vrai que ce n’est pas évident de perdre quelqu’un aujourd’hui et de ne pas pouvoir le pleurer qu’après un certain moment, mais la question qu’il faudrait relever, c’est est ce que vraiment la date et l’heure annoncées du décès sont exactes, est ce qu’on n’aurait pas donné un moment de pleurer sa perte avant de l’annoncer. Je dirai que oui, dans tous les pays, la mort de son Leader n’est prononcée qu’après toutes préparations soient faites pour ne pas bouleverser, comme tu l’as déjà dit, la bonne marche et la quiétude du pays .. C’est dur à l’expérimenter, mais c’est la vie !

    Pour ce qui est de la politique du successeur, Le Roi Salman était un vrai leader, il s’occupait de presque tout surtout après que Feu Abdellah ait tombé malade ces dernières années. Il est le vrai scénariste des actions menées ces depuis, donc je crois que sa vision des choses ne va pas changer et il continuera dans la même voie que précédemment .. Espérons le enfin !

    Et merci Naela pour ce salon, plein de partage, plein d’émotions et surtout de volonté à y laisser son empreinte.

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  6. j'espère que c'est le cas et que les familles disposent de leur petit moment à eux pour pleurer leur perte. Puisqu'on aura jamais la certitude concernant ce point, je continuerai à témoigner ma sympathie à toute personne à que la vie inflige ce malheur et qui est obligée d'avancer en répétant pour elle même la vie saisit le vif. Pour ce qui est des changements qui peuvent se produire avec le nouveau roi, j'espère qu'il n'y aura pas de grands bouleversement et que l'Arabie Saoudite reste un ami de qualité pour le Maroc. Merci d'avoir lu mon article et merci surtout pour tes commentaires. Un article ne vaut rien s'il n'y a personne pour le lire et le discuter ^^

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    1. Avec grand plaisir, vivement le prochain article ^_^

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